Situation:
Minerve est un petit village perché sur un éperon rocheux, véritable oppidum naturel formé par les canyons des deux rivières qui convergent à cet endroit : la Cesse et son affluent le Brian. Deux tunnels naturels, le « Pont Grand » de 228 m de long et d’une hauteur variant de 6 m à 28 m (à l’entrée), et le « Pont Petit », situé en amont de la Cesse, de 126 m de long et d’une hauteur moyenne de 15 m, capitale historique du Minervois, elle est désormais l’une des portes prestigieuses du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc et figure parmi les Plus Beaux Villages de France.
Etymologie:
Le nom mythique de Minerve n’aurait rien à voir avec la déesse homonyme malgré l’influence romaine dans le développement de la cité. Il faut le rapprocher de Ménerbes en Provence par exemple, dont la ressemblance topographique ne peut que surprendre. Partageant la racine Men (la même que dans les mots dolmen et menhir), il s’agirait plutôt d’une toponymie celtique qui exprimerait sa situation sur un rocher (comme les nombreuses toponymies romanes commençant par roc- ou roque-).
Histoire:
L’histoire de Minerve est liée à celle du catharisme. Cette religion qui pronait le retour à la pureté religieuse et la liberté de conscience s’opposa à l’église catholique et à l’autorité royale.
Au début du XIIIéme siècle, le seigneur Guillaume de Minerve offre l’hospitalité à tous ceux qui ont obtés pour cette nouvelle doctrine chrétienne dont les adeptes s’appelaient ‘les parfaits’. Plusieurs centaines d’entre eux persécutés par l’incquisition s’étaient réfugiés là en 1210.
Après le terrible sac de Béziers du 12 juillet 1209 où le sanguinaire Simon de Montfort prononça le fameux ‘Brûlez-les tous, Dieu reconnaitra les siens!’ et la prise de Carcassonne, le 15 aôut de la même année, la croisade des Albigeois menés par montfort se dirigea vers Minerve, véritable ‘nid d’hérétiques’.
Le 15 juin 1210, le siège de la petite cité commence. Les enfants et le millier de parfait cathares qui s’y sont réfugiés observent l’installation d’un trébucher géant baptisé par les Minervois ‘la malvoisine’ (la mauvaise voisine). Depuis les falaises en face, cette maudite catapulte bombarde des rochers de 200 kg vers les remparts.
Regorgeant de vivre, la cité sur son promontoire inaccessible pouvait assez facilement soutenir le siège, mais l’accès fortifié de son unique puit hors des murs et constamment pris pour cible par la malvoisine. Après cinq semaines de siège, la soif va obliger les assiégés à négocier. Vers le 20 juillet, par l’intermédiaire du seigneur Guillaume de Minerve, la ville est obligée de se rendre.
Contrairement à sa sinistre habitude, Simon de Montfort épargne la population catholique et les cathares abjurants leur foi. Mais 180 d’entre eux refusent de se convertir. La légende raconte qu’ils marchèrent en prossession à travers la ville avant d’aller se jeter d’eux-mêmes dans les flammes du bûcher dressé au confluant des lits asséchés du Briant et de la Cesse.
Accés:
Par la D907,puis la D10, depuis Saint-Pons; De par Béziers: par la D11, D5, D907 et D10.
Sources: Photo de Gérard Thérin, Texte: Francis de Richemond.